Vous savez déjà que la conduite est du « mauvais » côté. Surprenamment, on s’habitue relativement rapidement : je me demande de moins en moins souvent si je suis du bon côté de la route (des fois je suis obligée parce qu’on ne peut pas se fier aux automobiles stationnées – c’est complètement chaotique et les gens ne respectent pas vraiment le sens de la circulation quand vient le temps de stationner sur les petites rues!) et je ne suis plus surprise de voir les autres autos arriver de ce côté-là. Cependant, il m’arrive encore de venir pour embarquer dans l’auto (pour conduire) du côté passager et de partir les essuie-glaces au lieu du clignotant.
Sinon, le plus grand danger c’est les mobylettes : elles sont partout et ont du front tout le tour de la tête. Une des rues principales que nous utilisons fréquemment est à deux sens, mais pas de séparateur (généralement, il y a un terre-plein) et, à l’heure de pointe ou quand la circulation s’intensifie, il n’est pas rare de voir des mobylettes arriver en sens inverse dans notre voie. Disons que le risque de face à face est assez élevé. Sur les autoroutes, la conduite va de très lent à ultra-rapide : des mobylettes aux autos sports. Ce qui fait que les changements de voies sont parfois difficiles : d’une voie à l’autre la différence de vitesse est énorme. En plus, disons que les conducteurs ne sont pas particulièrement courtois.
Le nombre d’accidents est important et ils font assez fréquemment des victimes ou des blessés graves. Surtout si on considère que le port de la ceinture n’est pas très répandu, que les mobylettes ont souvent plus d’un passager (y compris des enfants, à date, le maximum qu’on a vu c’est quatre personnes – deux parents et deux enfants – sur une mobylette), les autos ont aussi souvent plus de passagers qu’elles ne le devraient, et que les enfants (et bébés!) ne sont généralement pas attachés. Je riais vraiment l’autre jour en lisant les éditoriaux de la presse sur la terrible situation de la sécurité routière au Québec : je présume que ça sert aussi à ça d’aller à l’étranger – ça met les choses en perspective.
La Malaisie impose des taxes à l’importation gargantuesque sur les automobiles. Le tout dans le but de protéger l’industrie automobile nationale : les constructeurs Proton et Perodua. Les Malaisiens conduisent donc, généralement, des autos locales puisqu’elles sont abordables. Mais les Malaisiens riches conduisent des BMW, des Mercedes, des Porsche, des Ferrari (j’en ai vu plus qu’une) et autres autos importées de marques moins prestigieuses. Juste pour vous donner une idée, l’autre jour je regardais les petites annonces : une Porsche Cayenne usagée pour RM600 000... même avec la conversion, ça revient à peu près au double du prix au Canada... Les Proton et Perodua viennent en modèles en en couleurs limités, ce qui fait qu’il y a beaucoup d’autos pareilles sur les routes.
Les routes sont très belles – je présume que de ne pas avoir de gel-dégel ça aide. Les autoroutes sont larges et généralement à péage. En ville, les rues plus importantes ont généralement des terre-pleins, ce qui fait qu’on ne peut pas tourner sur une rue en traversant la voie qui vient de l’autre sens (surtout que ce n’est pas évident). D’où la multiplication des endroits à U-Turn. Généralement, tu dépasses la rue sur laquelle tu veux, mais ne peux pas, tourner, tu va jusqu’au prochain U-Turn (qui est parfois assez loin), tu reviens sur tes pas, et là, tu tournes sur la rue en question. En fait, souvent le plus court chemin n’est pas celui qu’on pense : il est généralement plus rapide d’embarquer sur des voies de contournement et de se rendre à proximité d’où on veut aller au lieu d’essayer de couper, par le centre-ville par exemple. Et c’est aussi pourquoi, le chemin pour aller et revenir du bureau n’est pas le même... J’ai essayé de vous illustrer ça sur la carte, mais bon, Paint n’est peut-être pas l’outil le plus précis pour les dessins! En passant, l'étoile sur la carte ne représente rien en particulier, c'était le centre de la carte, mais j'ai coupé un peu sur les bords, donc elle n'est plus au centre... Aussi, vous pouvez cliquer sur la carte pour la voir en plus grand, et les U-Turns sont à titre indicatifs: par exemple, je n'utilise pas ceux qui croisent le chemin du retour au retour du travail, mais à d'autres moments, oui (en plus, quand je reviens du bureau, je passe par un tunnel - pour éviter l'intersection - qui se trouve à passer sous ces U-Turns-là).
Je ne prends pas encore de grand plaisir à conduire, comme je le ferais à la maison, mais au moins je ne sue plus à l’idée de prendre le volant. Et Bertrand devrait prendre le volant pour la première fois d’ici peu (peut-être...).