Penang
On est parti vendredi après avoir déposé Nuki au chenil (on est parti un peu plus tôt du bureau), et on s’est engagé sur les superbes autoroutes de la Malaisie. Les autoroutes, payantes, sont bien entretenues et sont bordées de haltes routières avec restaurants et tout et tout à une bonne fréquence. Beaucoup de vert : la jungle, les plantations de palmiers (pour l’huile de palme), pas beaucoup de ville ou village en bordure de l’autoroute. Très plaisant. Surtout que la limite de vitesse est de 110 km/h (ou en « local » 110 km/j)…
Faut dire que les limites de vitesses sont plus une suggestion que d’autre chose : il est très fréquent de croiser des véhicules roulants à 60, et tout aussi fréquent de se faire dépasser par des autos (de luxe…) roulant à plus de 200. Il y a pas mal de police, mais je présume que ceux avec les autos de luxe s’en foutent de payer. Mais nous on respecte à peu près la limite (comme on le ferait sur la 20 ou la 10 par exemple...), question d'être prudent et de respecter les règles.
Penang en tant que telle est bien sympathique. Très « historique » - tellement en fait que sa capitale, Georgetown, vient d’être déclarée patrimoine historique mondial par l’UNESCO (tout comme Melaka, où nous sommes déjà allés avec mes parents). Plein de « shop house » - ou maisons boutiques chinoises, et d’autres bâtiments coloniaux. Penang est un état bien prospère, très industriel, tout en ayant en son centre une bonne jungle et beaucoup de plantation de fruits tropicaux. On s’est beaucoup promené en auto (ça nous permettait une pause à l’air climatisé, et une sieste pour Hugues!), on a littéralement fait le tour de l’ile (Penang est une ile d’un diamètre d’environ 25km à son maximum)… Particulièrement intéressant est l’odeur qui nous assaille quand on passe près des plantations de durian (je vais y revenir) et aussi le musée de la guerre (d’un sens un peu morbide par exemple). Nous sommes aussi allés au parc à papillons de Penang.
L'hotel de ville (ou le parlement d'état, je ne suis plus sûre) et la place gazonnée typique des villes coloniales
Hugues et Eve au parc à papillons
Le musée est un ancien fort britannique abandonné aux mains des japonais pendant la seconde guerre mondiale. Ces derniers s’en sont servis comme base et prison de guerre… Avec tout ce que ça peut supposer de torture, sévices et autres. En plus de nous faire réaliser que la guerre dans le pacifique devait tout simplement être un cauchemar : l’humidité, la chaleur, les bibittes, les serpents et autres animaux du même acabit, sans compter la jungle, dans laquelle on ne voit pas à dix pieds… Le musée fait un peu pic pic, mais ça reste intéressant…
Visite de Ben
Ce qui nous a d’abord attiré à Penang c’est la visite de Ben (notre entremetteur officiel) qui venait participer au festival de bateaux dragon de Penang (en fait, le championnat du monde des équipes non-nationales). Le lieu de compétition était un réservoir artificiel avec un beau gros barrage, un grand plan d’eau (relativement calme), quais, plateforme de départ et, surtout, des centaines de tentes avec ventilateurs pour tenir les compétiteurs relativement au frais. En tout, il y avait environ 300 compétiteurs canadiens. Les courses se sont bien passées pour les équipes canadiennes – pas mal de médailles… En fait, dans à peu près toutes les finales des catégories où il y avait des équipes canadiennes d’inscrites, il y avait au moins un bateau canadien, sinon plus, et généralement, au moins une équipe canadienne sur le podium… C’était bien de revoir plusieurs anciens coéquipiers (ou compétiteurs) de canoë-kayak! Ça m’a surtout fait réaliser que les courses de canoë-kayak me manquent pas mal…
Une vue d'ensemble du site de compétition
Hugues qui s'amuse avec de la terre au site de compétition (sous la tente)
Un peu de bouffe…
En Malaisie, on ne peut pas passer sous silence la nourriture : chaque ethnie a ses spécialités, chaque région aussi et en plus il y a quelques particularités bien locales…
À Penang on a mangé de la bouffe baba nonya, c'est-à-dire la nourriture typique des chinois du détroit. Ceux-ci se retrouvent à Penang et Melaka et essentiellement sont des chinois qui se sont « mélangés » avec les malais et dont la bouffe et les habits ont été influencés par le mélange. La plupart ne parle pas chinois (dans le sens de mandarin, cantonais, hakka, hokkien, etc…), mais malaisien. On a aussi mangé les meilleure ribs depuis vraiment longtemps… Du porc, bien cuit avec de la super bonne sauce. On ne pensait vraiment pas trouver ça ici!!!
Avec Ben, on a décidé de lui faire découvrir la Malaisie par la bouffe : trois ethnies, trois soupers… Le lundi, on a mangé de la bouffe indienne et des satays au Lotus (un restaurant/centre hawkers à côté de la maison), le mardi, c’était du nasi lemak (riz au lait de coco, poulet cuit en sauce, ikan bilis, etc) et du ABC (le dessert de glace râpée avec des sirops et différents types de bines, gelées, noix, fruits et autres dans le fond) , chez Madame Kwan (LA chaine de restaurant de bouffe typiquement malaise) et, finalement, le mercredi, des dim sums (chinois). En plus, le mercredi on a pris des crêpes fourrées au durian comme dessert… Le durian est le fruit national de la Malaisie – un gros fruit jaune avec des pics, à l’odeur très caractéristique (lire forte!). Il parait que c’est un goût acquis. À date, ni Bertrand ni moi n’avons de problème avec ça. Ni Ben d’ailleurs… Pour vous donner une idée : la plupart des hôtels et des appartements interdisent le durian à cause de son odeur (forte) et persistante. Par exemple, un matin Mala et sa tante (qui travaille dans notre bloc) on mangé du durian, quand on est rentré après notre journée de travail, ça sentait encore dans l’appart… Ou encore, en route de Penang, on en sentait une bouffée et, surprise! on suivait un camion de durian… C’est comme l’ail des fruits : ça donne une haleine épouvantable qui dure longtemps!!!

Un durian (la photo vient du web...)